L’horreur en quatre heures

Depuis que nous sommes ici, l’Amoureuse et moi en avons appris énormément sur l’histoire de Varsovie et de la Pologne. J’en connaissais déjà un peu, bien entendu, mais je vous avouerais que ça me trouble pas mal.

Les Polonais ne l’ont pas eu facile, particulièrement au cours du 20e siècle, et le Musée de l’insurrection de Varsovie, que nous avons visité hier et aujourd’hui, nous le rappelle bien. Les quatre heures que nous avons passées au musée nous ont permis de comprendre comment Varsovie est passée de 1,3 million d’habitants à seulement un millier entre 1939 et 1945, mais aussi comment la ville a été détruite à près de 85% pendant la Deuxième Guerre mondiale, la transformant ainsi en champ de ruines.

Au cours de ces années, personne n’a été tendre envers les Polonais. Les Allemands les ont tués, pillés et ont tout détruit pendant que l’URSS, elle, regardait tout ça les bras croisés (je résume…). Varsovie a non seulement été meurtrie par la Deuxième Guerre, mais aussi par l’insurrection de ses habitants contre l’ennemi allemand.


Le Musée explique entre autres que les Allemands, une fois en Pologne, ont rempli 45 000 wagons de tout le matériel qu’ils jugeaient utile avant de l’envoyer en Allemagne et de détruire le reste. Des habitants de Varsovie ont été faits prisonniers, d’autres ont été mis aux travaux forcés pour le IIIe Reich alors que d’autres ont tout simplement été exécutés. Bref, c’est l’horreur.

Staline, lui, n’est pas intervenu, car il aspirait à reconstruire la ville selon sa vision (de là le look architectural soviétique dont je vous parle depuis notre arrivée ici).

L’exposition se termine par une courte projection où défilent des images aériennes prises de Varsovie après la guerre alors qu’il ne reste tout simplement plus rien. C’est l’incompréhension.

Et cela est sans parler de la communauté juive qui a connu un sort atroce entre autres dans le ghetto de Varsovie, le plus grand pendant la Deuxième Guerre. Ils ont entassé plus de 450 000 Juifs dans un secteur restreint, les obligeant à vivre plus d’une dizaine sous le même toit. Non seulement les Juifs étaient plus rationnés que les autres Polonais, mais quiconque acceptait d’aider un Juif était passible de la peine de mort.


Plus de 300 000 Juifs ont été déportés avant que ceux restants s’insurgent ayant comme conséquence la destruction du ghetto par les Allemands. Aujourd’hui, seules quelques briques du mur de trois mètres entourant le ghetto sont encore présentes et témoignent du triste passé (voir photo ci-dessus).

Château royal

Toujours dans le volet « histoire », nous avons terminé notre journée au château royal de Varsovie, construit à l’époque où la Pologne était dirigé par un roi.


Le château a été détruit par les Allemands au cours de la Deuxième Guerre avant d’être reconstruit fidèle à l’original. Certains objets ont même pu être sauvés et ont retrouvé leur place initiale dans le château. Visite intéressante qui ne s’éternise pas; on aime.

Un petit mot, en terminant, au sujet de l’atmosphère qui régnait en fin de journée dans la vieille ville, Stare Miasto. Pendant que le soleil descendait doucement en nous réchauffant encore pour quelques minutes, la place face au château était animée: touristes et locaux déferlaient, les enfants jouaient, les vendeurs de ballons se promenaient avec leur grand bouquet multicolore alors qu’un homme jouait de l’accordéon. Banal, vous me direz, mais c’est le genre de scène qui me rend heureux.

Musée de l’insurrection de Varsovie:

  • 18 zlotys (un peu plus de 6$ CAD), 10 zlotys (3,40$) pour l’audioguide. Gratuit le dimanche.
  • Prévoir un minimum de 3 heures de visite.

Château royal de Varsovie:

  • 23 zlotys (7,82$ CAD); gratuit le dimanche.
  • Prévoir 1h30 de visite.

4 commentaires sur « L’horreur en quatre heures »

  1. Terrible ce qu’ils ont vécu. Méchants allemands… Je suis contente d’avoir lu, ce blogue m’a enrichit. J’attends d’autres découvertes.

  2. C’est très triste cette histoire en Pologne….j’ai connu quelqu’un qui m’avait raconté quand il était enfant que sa mère lui a dire de s’enfuir dans le bois en courant pendant qu’eux marchaient avec les autres vers la chambre à gaz…..aujourd’hui il est rendu autour de 78-80 ans et quand il en parlait et très rarement …..il avait toujours les larmes au yeux.
    Vraiment terrible cette histoire !

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