Archives pour la catégorie Thaïlande 2013

Retour dans le temps

Voilà, c’est terminé. Notre séjour en Thaïlande prendra fin sous peu alors que, dans quelques heures, nous entamerons notre retour vers le Canada.

Le chemin sera particulièrement long et sans doute pénible: d’abord un retour vers Bangkok, avant de filer vers Amman, puis vers Chicago. Nous serons finalement à Montréal lundi en toute fin de soirée. Faites le calcul, il nous faudra un peu plus de deux jours pour « remonter le temps », ces 12 fuseaux horaire, dont 26 heures en vol.

Un peu moins de trois semaines se sont écoulées depuis que j’ai laissé ceux que j’aime derrière moi à l’aéroport. Bien des choses se sont passées en trois semaines. Comme je l’écrivais précédemment, j’ai fait deux voyages: le nord avec ses découvertes culturelles, surtout, et le sud avec toutes ses beautés naturelles. Tous mes sens ont été stimulés et ils ont tous apprécié: les merveilleux paysages et la délicieuse nourriture, notamment.

De belles découvertes, donc, mais aussi la rencontre de gens souvent merveilleux, souriants, agréables, accommodants, aidants… Je repense à ces gens qui nous ont gentiment trouvé une auberge à Sukhothaï, à la propriétaire du Darling View Point à Pai, mais aussi à de nombreuses personnes croisées au quotidien.

Je garderai de beaux souvenirs de ce premier voyage en Asie qui a aussi été le théâtre de moments privilégiés en famille avec ma sœur et ma nièce.

Je suis malgré tout heureux de rentrer. Je suis un adepte de « quand c’est fini, c’est fini » et il vient un moment où on a hâte de retrouver certaines personnes et choses. J’ai hâte de serrer l’Amoureuse dans mes bras et la simple idée de dormir dans mon lit me rend presque hystérique.

Par chance, j’ai encore une semaine de vacances qui m’attend à mon retour à Montréal. Je pourrai donc bien prendre le temps de me reposer avant de retourner au boulot; chose à laquelle je refuse encore de penser pour l’instant.

Question de faire durer le plaisir du voyage plus longtemps, j’aurai plus de mille photos à trier au cours des prochaines semaines et à montrer à ceux qui le voudront bien.

En terminant, quelques remerciements. Merci à Sylvain Bertrand, ce gars de notre coin de pays, qui a pris une semaine de vacances pour nous recevoir chez lui et nous accompagner dans notre dernière semaine afin de nous faire découvrir des choses merveilleuses. Ça a été vraiment apprécié.

Merci à l’Amoureuse qui a pris soin de ma maison et qui a eu l’extrême gentillesse de me remplacer à mon assemblée de copropriétaires. Quel sacrifice!

Finalement, merci à vous tous de m’avoir lu, mais surtout de m’avoir écrit. En commentant ce blogue, en m’écrivant des courriels… J’ai mis sur pied cet espace afin de vous partager deux passions: l’écriture et les voyages. J’espère avoir réussi à vous transporter ailleurs et à vous faire vivre un peu ce qui se passait ici.

Ce blogue demeurera d’ailleurs actif lors de mes prochains voyages. Je vous dis donc merci encore et à la prochaine pour une autre aventure autour du monde.

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Dernier tour de piste

C’était le dernier jour dans les environs de Phuket, mais aussi le tout dernier tour de piste, pour nous, en Thaïlande.

Ce séjour aura été occupé jusqu’à la dernière minute. Ce matin, nous nous sommes rendus à Phi Phi Ley et Phi Phi Don, deux îles particulièrement courues des touristes pour deux raisons: pour leur beauté, mais aussi pour leur célébrité!

Et pour s’y rendre, on a utilisé le moyen de transport le plus rapide: le jet boat. Le problème, c’est qu’entre Phuket et Koh Phi Phi la mer d’Andaman est particulièrement agitée. Résultat: on a eu droit -encore une fois- à tout un tour de manège!!! Au total, 45 minutes à sauter de vague en vague à haute vitesse et à lever littéralement de son siège. Limite dangereux. Il fallait s’agripper fermement au bateau pour éviter de tomber.

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Premier arrêt: Maya Bay, dans Phi Phi Ley, la plus petite des deux îles. C’est à cet endroit qu’a été tourné le film The Beach, avec Leonardo DiCaprio, en 2000. Inutile de dire que, depuis ce temps, l’île est envahie (et c’est vraiment le cas!) par les touristes.

Soyons honnête, c’est particulièrement joli. L’eau, la plage, la forêt… Tout est superbe. Il n’y a toutefois rien à faire sur l’île; le seul attrait étant sa célébrité. Séance photos, donc, et on repart aussitôt se faire « shaker le bananier » en bateau qui fait le tour de l’île pour nous montrer d’autres lieux de tournages du film, dont Loh Samah Bay (photo ci-dessous).

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Ensuite, destination Monkey Beach, dans Phi Phi Don. Et je peux vous dire que l’endroit porte bien son nom. Aussitôt les touristes débarqués, les singes s’empressent de descendre de la forêt vers la plage pour se faire nourrir de cacahuètes. Étonnamment, ils sont plutôt civilisés, on n’a pas eu droit à de gestes de disgrâce de leur part: pas de vol de sac, pas de chicane… 😉

Étant nous aussi affamés, on a fait la pause dîner, toujours dans Phi Phi Don. Il faut dire que Koh Phi Phi, tout comme Khao Lak, a été gravement touchée lors du tsunami du 26 décembre 2004. Comme la vague venait de l’ouest vers l’est et que Koh Phi Phi est située un peu au sud-est de Phuket, elle n’a pas eu la chance d’être protégée par cette dernière.

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L’île est aussi tristement connue au Québec puisque c’est à cet endroit que les sœurs Noémi et Audrey Bélanger sont mortes visiblement empoisonnées en juin 2012.

Après avoir couru de place en place, on a finalement eu droit à un répit, en après-midi, alors que nous nous sommes arrêtés pendant deux heures sur Koh Khai, une île entre Phuket et Koh Phi Phi. Baignade, plongée en apnée, soleil. Il y en avait pour tous les goûts.

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De retour à Phuket, on a pris un dernier repas avec Sylvain et on a finalisé quelques achats avant le début du long trajet, demain.

Trip en scooter

Je l’ai répété plusieurs fois au cours des derniers jours: l’une des belles choses qu’a à offrir la Thaïlande est son décor, ses paysages.

Le désavantage lorsqu’on se déplace en autocar c’est qu’on ne peut pas s’arrêter pour justement prendre le temps d’observer. Alors quoi de mieux qu’un scooter pour partir à la découverte d’une région?

Sylvain et moi avons loué un cyclomoteur, ce matin, question d’explorer un peu les environs de Khao Sok et son parc national. Nous avons fait une randonnée de quatre heures qui nous a notamment mené au barrage Ratchaprapha et à son immense réservoir.

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La route est d’une beauté… On ne cesse de regarder à gauche, à droite, pour ne rien manquer de ce qui défile devant nos yeux.

Pendant une bonne partie du trajet, les pics rocheux recouverts de végétation se multiplient. Souvent, nous perdions même leur sommet dans les nuages, laissant notre imagination compléter le portrait.

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En certains endroits, les arbres immenses forment une espèce d’arche au-dessus de la route. C’est joli et, en plus, ça protège de la pluie! Parce que, oui, on a pris une bonne douche, mais on a quand même eu bien du plaisir. Ça valait la peine de prendre la route et d’explorer les environs.

Sur le chemin du retour, nous avons fait un bref arrêt à une grotte qui traverse l’une des fameux pic rocheux d’un côté à l’autre.

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On la traverse rapidement et de l’autre côté on découvre des dizaines et des dizaines de poissons qui attendent, quelques mètres plus bas dans la rivière, d’être nourris. Aussitôt qu’on lance un grain de nourriture, ils se débattent dans l’eau!

Le décor était encore une fois superbe. La rivière y coule tranquillement.

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Dans la grotte on entendait des bruits bizarres d’animaux, mais on n’a jamais pu trouver de ce dont il s’agissait. Ça provenait d’un trou dans le bas d’une des parois. Allez donc savoir…

Nous sommes de retour chez Sylvain, à Kathu, dans l’île de Phuket. Dernière journée pour nous demain. Ça sent la fin.

La boîte à surprises

C’est en direct d’une petite cabane juchée dans les arbres au cœur de la jungle que j’écris ces lignes. Comme seul son: les centaines d’insectes dont le bruit n’a aucune difficulté à percer les minces murs de bois qui m’entourent.

L’air, lui, est chargé d’une humidité écrasante. Les couvertures de mon lit sont humides et l’odeur de l’humidité est partout. Il fait noir. Seules quelques lanternes éclairent le chemin qui serpentent la jungle, à l’extérieur.

Pour le moins qu’on puisse dire, ça détonne avec ce qu’on a pu vivre jusqu’à maintenant.

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Nous sommes présentement au Tree House Resort, à Khao Sok, au milieu d’une forêt vieille de 160 millions d’années. Ça fait plutôt spécial de se retrouver ici.

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Dans le fond, c’est un peu comme dans une grande boîte à surprises: on doit toujours apporter notre appareil photo avec nous parce qu’on ne sait tout simplement jamais sur quoi on va tomber.

Insectes, grenouilles, oiseaux et on a même vu des dizaines de singes pas loin d’ici. Il faut toujours avoir l’œil ouvert et, surtout, prendre le temps de regarder et d’écouter pour ne rien manquer.

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Autour, le paysage est hallucinant. Nous sommes en montagne et partout il y a végétation très dense. Beaucoup de bambou. Des herbes hautes aussi. On a une vue sur des falaises de roc assez impressionnantes. Chose certaine, il n’y a pas d’erreur, nous sommes en pleine nature.

L’après-midi a été plutôt pluvieux ici, on en a profité pour se reposer un peu. Je suis en voyage, mais les journées sont quand même chargées et souvent exténuantes. Une petite sieste a fait le plus grand bien. On a aussi eu la chance d’aller découvrir un peu en marchant. C’est la meilleure façon d’avoir des surprises.

Tout ça me rappelle un peu mon voyage au Costa Rica, il y a cinq ans, alors que j’avais vécu le même genre d’expérience. Dans tous les cas, on espère du beau temps demain pour avoir la chance de voir un peu plus.

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En terminant, je vous présente mon nouveau meilleur ami: le filet! Non seulement je dors dans une petite cabane, mais aussi sous cette petite tente question de garder moustiques, araignées et serpents à l’extérieur de mon lit.

J’ai beau avoir un lit double, je préfère de loin le garder pour moi seulement. Maintenant, tout ce que je souhaite, c’est de me réveiller demain matin! Allez, bonne nuit! 🙂

P.S.: Depuis le début de ce voyage, j’arrive à vous donner des nouvelles chaque jour. Ce soir, sachez que j’ai fait des pieds et des mains pour y arriver… Internet est plutôt fragile dans la jungle!

Poissons, plages et soleil

Étonnante surprise pour moi, aujourd’hui. Alors que je considérais déjà en voir eu plein la vue en termes de paysages et de beautés de la nature, force est d’admettre que j’ai été ébloui, époustouflé, émerveillé… Une fois de plus.

Sylvain, qui nous accompagne toujours dans notre périple, avait réservé une journée pour nous aux îles Similan; un archipel de neuf îles (similan voulant dire neuf) à une soixantaine de kilomètres au large de Khao Lak, dans l’océan Indien.

Après 75 minutes de « jet boat » filant à toute vitesse sur les vagues, voici ce qui s’est offert à nous…

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Partout autour de nous, de l’eau cristalline comme jamais je n’avais vue avant. En approchant avec le bateau on regarde au fond et on a l’impression qu’il n’y a que quelques mètres de profondeur alors qu’en réalité c’est beaucoup plus.

J’ai eu la chance de faire de la plongée en apnée près de deux îles: Koh Pa Boo et Koh Similan, la plus grande île. Et la faune sous-marine est impressionnante. Des centaines de poissons. Des petits. Des gros. Des multicolores. Des rayés. Tout cela parmi les coraux. Un seul mot: wow! Petite déception: je n’ai pas eu la chance d’apercevoir une tortue de mer. Il y en a pourtant beaucoup près de ces îles.

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On a aussi fait un arrêt dans Koh Miang pour le lunch. Près de deux heures de relaxation sur cette île, la deuxième plus grosse de l’archipel. Et que dire de ses plages?

En fait, c’est tout le décor qui est merveilleux. Comme les îles font partie d’un parc protégé, tout est contrôlé. Il n’y a pas de déchets par terre, il est interdit de repartir avec quoi que ce soit (coquillages, pierres, coraux, etc.) et tout est laissé à son état naturel. Partout, il y a d’immenses rochers pour compléter le portrait. Ça fait des « spots » à photo en masse!!!

En fait, l’endroit est tellement bien protégé que le parc est même fermé plusieurs mois par année pour éviter de nuire à l’écosystème. La nature avant les touristes.

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Finalement, on termine l’excursion par une visite sur Koh Similan pour baignade, mais surtout pour atteindre le merveilleux point de vue qu’offre l’île.

Remarquez la photo ci-dessus: il y a des gens qui se tiennent tout en haut du rocher, au pied de la pierre qui semble posée à la verticale.

On doit presque faire le sentier du combattant pour y arriver, mais ça vaut la peine de souffrir un peu. En fait, le problème est qu’il faut laisser nos souliers au port dès le début de l’excursion. Rendu sur Koh Similan, on emprunte un petit sentier et tout va bien… Jusqu’à ce qu’on doive escalader la montagne les pieds directement sur les racines des arbres, la terre, des planches de bois… Et je peux vous dire que les immenses roches sont brûlantes pour les pieds lorsque vous avez survécu jusqu’au sommet!

Mais le point de vue!!!! Difficile à décrire. On a une vue imprenable sur à peu près tous les côtés.

Après une journée comme ça, j’ai réussi à piquer un somme dans le « jet boat » au retour. Sylvain m’a même filmé en train de cogner des clous… Moment de grâce! 😉

Nous quittons Khao Lak demain matin pour une dernière destination avant de retourner à notre « camp de base » de Phuket pour terminer ce voyage.

Tout n’a pas été effacé

Khao Lak; Thaïlande. À la suite d’un puissant séisme dans l’océan Indien, une vague de 16 mètres de hauteur s’abat sur la côte et détruit tout sur son passage faisant de cette ville l’endroit le plus touché par la catastrophe en Thaïlande.

C’était il y a très exactement 107 mois; le 26 décembre 2004. Ce jour-là, les gens, ici, n’ont eu aucune chance. L’eau cristalline qui faisait la beauté de la place a semé la mort en pénétrant jusqu’à un kilomètre à l’intérieur des terres. C’est d’ailleurs ici qu’a eu lieu la véritable histoire racontée dans le film The Impossible, sorti l’an dernier. Un film réaliste et surtout bouleversant.

Dans un mois, neuf ans se seront écoulés depuis la catastrophe et force est d’admettre que quiconque ne serait pas au courant des événements et qui viendrait ici aujourd’hui aurait de la difficulté à deviner l’ampleur de ce qui s’est passé.

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L’océan a repris sa place et retrouvé sa beauté. L’eau y est bien chaude et les vagues qui viennent se briser sur la plage font souvent tinter les milliers de coquillages qui jonchent le sable.

Les hôtels ont été reconstruits et les touristes sont au rendez-vous. Malgré tout, la plage est loin d’être achalandée. Quelques personnes dans l’eau, des marcheurs… Rien à comparé à Patong ou à ce qui peut être vécu lors de nos traditionnels voyages tout inclus à Cuba ou en République dominicaine.

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C’est bien beau tout ça, mais les traces de la catastrophe n’ont pas toutes été effacées par le temps et je peux vous dire que ça brasse des émotions en-dedans.

C’est troublant de mettre les pieds là où des personnes sont mortes le lendemain de Noël alors qu’elles habitaient ici ou qu’elles y étaient en vacances pour célébrer en famille. Au lieu de ça, elles n’ont juste eu aucune chance de s’enfuir. On se sent terriblement vulnérables.

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Parmi les vestiges, il y a ce bateau de la police. La patrouille 813 devait, ce jour-là, veillez à la sécurité de membres de la famille royale thaïlandaise. Au moment de la vague géante, la navire se trouvait à environ un mile nautique de la rive, face à l’hôtel La Flora.

Le tsunami a littéralement transporté l’épave sur environ deux kilomètres, l’amenant sur le continent, au pied de la montagne. Les autorités ont décidé de laissé le bateau à cet endroit et d’en faire un mémorial. Ça démontre la puissance du monstre qui a déferlé ici.

J’ai aussi fait une découverte en marchant sur la plage en après-midi. Alors que les hôtels en bordure de mer se succèdent, il y a un terrain vague. Toutefois, à voir la végétation, on constate bien qu’il y avait un complexe hôtelier ici auparavant (désolé… photos dans mon appareil seulement).

Les palmiers sont disposés d’une façon précise, on devine un chemin parmi la végétation qui a poussé au cours des neuf dernières années et j’ai cru apercevoir, plus loin, les restes d’un immeuble en béton sur lequel a poussé de la végétation. J’ai appelé ça « l’hôtel fantôme ». Voyez d’ailleurs cette photo satellite provenant du GPS de mon cellulaire. C’est juste au-dessus de l’hôtel qui était au moment du cliché en construction.

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Ici, le temps s’est arrêté. Seule la nature semble avoir repris son travail. Sur un arbre, les photos de quatre personnes qui ont perdu la vie à cet endroit le 26 décembre 2004. Parmi eux, deux frères à peine sortis de l’adolescence ou sur le point de devenir adulte. Un jeune garçon de cinq ou six ans. Il y a aussi des fleurs et certains cadeaux. Les familles y ont fait leur propre mémorial.

Les larmes me sont montés aux yeux. Pendant quelques secondes, je me suis retourné vers l’océan pour imaginer cette immense vague arriver. Puis, dans ma tête, je l’ai vue déferler sur ce terrain. Bouleversant. Dès mon retour à notre place sur la plage, je me suis empressé de montrer les photos à ma sœur…

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Ce qui est le plus triste dans tout ça, c’est qu’il a fallu cette catastrophe pour que les autorités mettent en place des moyens adéquats. Le 26 décembre 2004, les gens, ici, n’ont jamais été avisés qu’une immense vague venait vers eux.

Ce n’est que huit ans plus tard, donc l’an dernier, qu’un système complet d’alerte a été mis sur pied. On voit entre autres de très hautes tours avec des hauts-parleurs au sommet. Au total, 136 tours de la sorte ont été installées par les autorités thaïs le long de la côte de la mer d’Andaman. Il y a aussi les affiches comme celles ci-dessus qui indiquent les routes d’évacuation à suivre.

Mieux vaut tard que jamais, me direz-vous. En effet, mais toujours est-il que plus de 8000 personnes sont mortes ce jour-là en Thaïlande. C’est de ces gens qu’on se souvient en visitant Khao Lak…

Paradis pour les yeux

En survolant Phuket, hier matin, on pouvait apercevoir des masses sombres se démarquer de la baie Phang Nga. Déjà, l’endroit s’annonçait merveilleux. C’est toutefois une toute autre histoire que de voir ce paysage à partir du sol.

On prend le bateau du quai Ao-Por de Phuket et on s’élance sur cette eau d’un vert pâle qui, plombée par le soleil, invite à la baignade. Lentement, très lentement, on voit se dessiner au loin ces formes. Des montagnes qui semblent surgir de nulle part. Plus on avance et que l’image se précise, on se demande comment a pu pousser une végétation aussi luxuriante sur ce qui nous semble être que d’immenses rochers.

C’est ce que j’ai pu vivre aujourd’hui alors que j’ai participé à une excursion touristique qui m’a permis de découvrir un véritable paradis terrestre. Un bonheur pour les yeux… et pour l’appareil photo.

J’ai découvert un endroit que j’ajouterai sans doute à ma liste des beautés de la nature que j’ai pu observer au cours de mes voyages: le volcan Arenal au Costa Rica, les calanques de Marseille, les « cenotes » de la péninsule du Yucatán, le Grand Canyon…

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L’excursion nous menait sur trois îles, mais ce sont les deux premiers arrêts qui ont été les plus marquants: Koh Panak et Koh Hong alors que nous descendions du bateau pour prendre place à bord de kayaks de mer.

À Koh Panak, la porte d’entrée de l’île est une grotte que l’on doit traverser à coups de pagaie avant d’atteindre le cœur du rocher. On se retrouve alors entouré de gigantesques parois rocheuses qui semblent monter vers l’infini. Il y a aussi cette jungle, ces mangroves… et même ce singe qui nous accueille dans son monde. On navigue ainsi à l’intérieur de l’île pendant une trentaine de minutes.

C’est un portrait tellement magnifique, que l’on voit seulement dans les films et qu’on imagine inexistant dans notre réalité. Ça donne des clichés tout à fait HALLUCINANTS!!!

Vous m’excuserez, mais toutes les photos sont sur mon appareil; le iPhone étant resté à bord du bateau pour plus de sécurité.

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Ensuite, direction Koh Hong (photo ci-dessus). Cette fois, on monte plutôt à bord des kayaks pour arpenter le réseau de canaux taillés à même le rocher. Presqu’un labyrinthe. Il faut parfois même pencher la tête dans des passages tellement l’espace est restreint.

On ne sait pratiquement plus où regarder tellement la beauté est partout. Devant vous, derrière, à gauche, à droite, dans les airs… On entend l’eau dégoûter de stalactites. Encore là, ça nous paraît incroyable.

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Finalement, destination ultime qui motive plusieurs personnes à participer à l’excursion: Koh Tapu, aussi appelé île de James Bond. Il s’agit de l’îlot rocheux d’une vingtaine de mètres de hauteur, derrière moi, à gauche.

L’endroit est devenu célèbre à la suite du film The Man With The Golden Gun en 1974. Ça ne reste toutefois qu’une attraction; les touristes se contentant de regarder l’îlot de loin puisqu’ils sont confinés dans l’île voisine.

L’excursion en valait grandement la peine pour découvrir toute la beauté naturelle de cette région. Décidément, même après plus de deux semaines ici, la Thaïlande continue de trouver des façons de m’en mettre plein la vue. Et j’aime ça.

Tourisme et tape-à-l’œil

Changement de région, changement de décor, mais aussi changement de rythme de vie. C’est ainsi que je décrirais mon arrivée à Phuket, aujourd’hui. Quand je disais que j’avais presque l’impression de commencer un nouveau voyage, c’est un peu ça.

Nous avons établi notre « camp de base » à Patong pour la prochaine semaine alors que nous nous sommes installés chez Sylvain pour le dernier droit de notre voyage. Ça fait du bien de retrouver un Québécois, d’autant plus qu’il vient du même coin de chez nous.

Sylvain est entrepreneur en construction ici depuis plusieurs mois, mais son passé de voyageur est plus qu’intéressant: il a mis les pieds partout sur le globe et il a tant à raconter!

Comment décrire Patong? Je me suis amusé, ce soir, à la surnommer le Las Vegas de la Thaïlande… les maisons de jeu en moins.

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Des milliers de touristes, beaucoup de tape-à-l’œil et une industrie du sexe assez prédominante. C’est assez fascinant: ici, si vous êtes blanc et que vous avez de l’argent, tout s’achète. TOUT. Il faut marcher dans la rue où se retrouve la majorité des bars et des boîtes de nuit pour comprendre.

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Sur la plage, c’est carrément impressionnant: des milliers de touristes sont cordés en rang d’oignon et profitent d’une parcelle de sable chaud.

Honnêtement, je n’ai jamais vu une plage aussi achalandée. Il faut dire que Phuket est parmi les endroits qui accueille le plus de touristes en Thaïlande.

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Je serais incapable de passer la journée sur une plage comme celle-là. Heureusement, de belles destinations nous attendent au cours des prochains jours.

Finalement, j’ai eu une super soirée. Sylvain et moi sommes allés en ville pour prendre quelques verres au Monsoon, un bar avec une super ambiance.

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Sur scène, des groupes offrent des performances qui mettent vraiment le « party » dans la place! On est à la limite de la boîte à chansons avec des succès que tout le monde connaît. On aime et on y retourne assurément.

Les prochains jours s’annoncent bien remplis, mais surtout riches en découvertes et en aventures. J’ai bien hâte de vivre tout ça.

Bilan nordique et vie princière

Alors que nous nous apprêtons à nous envoler pour le sud de la Thaïlande dans quelques heures et que la prochaine semaine sera assurément vraiment différente de ce que nous avons vu jusqu’à maintenant, j’ai cru bon de dresser un « bilan nordique » du voyage.

Nous avons vu Bangkok, Sukhothaï, Chiang Mai et Pai; toutes des villes si différentes l’une de l’autre.

– Bangkok: ville immense, impossible à visiter en entier, capitale au rythme effréné.

– Sukhothaï: vieille capitale particulièrement tranquille mais reconnue pour son ancienne ville… D’ailleurs, difficile de croire, en voyant la ville aujourd’hui qu’elle fut jadis capitale.

– Chiang Mai: métropole du nord, elle attire beaucoup de touristes avec ses mille et une attractions.

– Pai: petit village aux airs reggaes situé au cœur de montagnes d’un vert éclatant, habitants particulièrement sympathiques et peu affectés par le stress.

Mon coup de cœur aura été Pai. Pour sa beauté naturelle, pour sa simplicité également. Pour les découvertes que j’y ai faites. La ville est de plus en plus touristique, mais elle conserve encore un charme fou qui a de quoi séduire quiconque s’y arrête.

Sinon, que dire de plus? Je ne peux qu’être attiré par la bouffe de rue dans toutes ces villes. Il faut sentir ces odeurs de viande ou frite ou sautée, ces légumes, ces nouilles qu’on fait cuire devant vous… On sacrifie le côté hygiène et on goûte, tout simplement. C’est moins dispendieux que dans les hôtels et les restaurants et, honnêtement, ça a souvent meilleur goût. Les Thaïs sont si heureux de préparer ces plats pour nous.

Prenez ce soir, par exemple, nous sommes allés dans un quartier de Bangkok où il y a peu de touristes. Ceux qui cuisinent dans les rues étaient content de nous voir et ça paraissait.

Je me régale littéralement chaque jour de pad thaï, de rouleaux de printemps et de plusieurs sortes de viandes. On mange comme des rois et on mange surtout santé: pas de pain, pas de dessert, beaucoup de légumes…

24 heures comme un prince

Comme vous le savez, nous sommes de retour à Bangkok depuis ce matin. Nous avions réservé une nuit au Chatrium Riverside, un hôtel plutôt chic en bordure de la rivière.

Je suis actuellement sur le balcon de notre suite (parce que, oui, nous avons une suite avec salon, cuisine, deux chambres et deux salles de bain) du 15e étage de cette majestueuse tour.

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Voici la vue qui s’offre à moi alors que je déguste tranquillement la bouteille de rouge offerte gracieusement par Papa et Maman (merci à eux!). Du balcon, on entend bien le tumulte de la ville: les voitures, les klaxons, les policiers qui ne cessent de jouer du sifflet pour faire la circulation… Les immeubles sont éclairés. Au loin, des éclairs de chaleur illuminent le ciel.

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Ma chambre est d’ailleurs vitrée plein-pied sur deux faces: un rêve pour moi! Je vais assurément dormir sans les rideaux ce soir. C’est le petit luxe du voyage que nous nous sommes permis.

Nous avons passé l’après-midi au bord de la piscine, sur le toit du sixième étage et qui donne elle aussi une vue imprenable sur la ville et la rivière. Journée détente à boire des cocktails à 12$ CAN.

Toujours dans la même veine, à l’origine nous devions faire le trajet Chiang Mai – Bangkok en train, de nuit, dans une voiture avec couchettes. Or, nous avons appris en arrivant ici que le train est fermé, car ils refont actuellement la voie. Nous nous sommes rabattus sur le bus, à contrecœur, car nous avions neuf heures de route à faire.

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Belle surprise, toutefois: c’est dans un autocar plus confortable qu’un avion que nous avons pris place. Larges bancs en partie couchés, beaucoup de place pour les jambes, écran tactile à chaque siège et même un repas chaud servi!! Tout ça pour… 18$ CAN. On aime.

Demain matin, nous avons un vol vers Phuket afin d’aller rejoindre Sylvain, la connaissance dont je vous parlais lors d’un autre billet. Nous venons tous du même coin de pays: Rivière-Rouge. Sylvain habite maintenant ici en permanence et il a gentiment accepté non seulement de nous recevoir chez lui, mais surtout de nous faire découvrir ces petits coins qu’il affectionne tant.

J’ai l’impression de commencer un deuxième voyage! C’est parti, allons continuer et terminer tout ça en beauté…

Une femme reconnaissante et marquée

Je ne saurais dire si cette femme est ou plus reconnaissante ou plus marquée par ce qu’elle a vécu. Ce matin, j’ai eu la chance de rencontrer la propriétaire du Darling View Point, Parichat Hampel, la femme dont je vous parlais plus tôt qui a été sauvée par un Québécois.

J’étais particulièrement déçu de ne pas l’avoir rencontrée depuis notre arrivée, mais j’ai cru la reconnaître lorsque qu’elle est venue nous servir notre déjeuner ce matin. Pour m’en assurer, je lui ai dit « merci » plutôt que de la remercier en thaï. Devant sa réaction, je lui ai demandé si elle était bien Parichat.

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Lorsque je lui ai dit que nous étions Québécois, elle est immédiatement allée chercher le livre ci-dessus.

On peut y lire son histoire. Elle explique qu’à l’été 2005 son hôtel, qui se trouvait alors au bord de la rivière, a été complètement détruit par une inondation à Pai. Alors qu’elle était elle-même emportée par les flots, elle a été sauvée par le fameux « Éric », le Français, dont elle parle sur l’affiche à la réception de l’hôtel, ainsi que par un Québécois, un certain Patrick Lacombe.

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Vous devriez voir les yeux de cette femme lorsqu’elle parle de ce qu’elle a vécu… On sent un mélange d’émotions. Comme si ces souvenirs qui remontent lui donnaient le goût de pleurer de tristesse, mais aussi de joie d’être encore en vie et de reconnaissance face à ceux qui l’ont aidé.

Patrick Lacombe est cet homme qui aurait entièrement payé la reconstruction de l’hôtel à son emplacement actuel, plusieurs dizaines de mètres plus haut à flanc de montagne, en organisant notamment une campagne de financement.

Ce serait grâce à lui que la femme a pu rapidement repartir en affaires, procédant à la reconstruction moins de trois mois après le désastre qui lui a coûté son gagne pain et qui a failli lui être fatal.

C’est spécial parce que aller au Darling View Point et être Québécois, c’est un peu se sentir soi-même sauveur, et ce, même si on n’a rien fait du tout. Mme Hampel a l’un de ses regards lorsqu’elle pose les yeux sur nous. Un regard d’admiration.

Alors que je m’apprêtais à quitter avec mes deux sacs à dos bien chargés, la propriétaire s’est empressée de sortir un cahier et m’a demandé d’y écrire un mot, comme l’ont fait plusieurs autres voyageurs. J’y ai composé quelques lignes en anglais et en français, question de nous faire honneur.

Une brève rencontre, mais qu’on pourrait aussi ajouter à la liste Des gens en or