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Une femme reconnaissante et marquée

Je ne saurais dire si cette femme est ou plus reconnaissante ou plus marquée par ce qu’elle a vécu. Ce matin, j’ai eu la chance de rencontrer la propriétaire du Darling View Point, Parichat Hampel, la femme dont je vous parlais plus tôt qui a été sauvée par un Québécois.

J’étais particulièrement déçu de ne pas l’avoir rencontrée depuis notre arrivée, mais j’ai cru la reconnaître lorsque qu’elle est venue nous servir notre déjeuner ce matin. Pour m’en assurer, je lui ai dit « merci » plutôt que de la remercier en thaï. Devant sa réaction, je lui ai demandé si elle était bien Parichat.

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Lorsque je lui ai dit que nous étions Québécois, elle est immédiatement allée chercher le livre ci-dessus.

On peut y lire son histoire. Elle explique qu’à l’été 2005 son hôtel, qui se trouvait alors au bord de la rivière, a été complètement détruit par une inondation à Pai. Alors qu’elle était elle-même emportée par les flots, elle a été sauvée par le fameux « Éric », le Français, dont elle parle sur l’affiche à la réception de l’hôtel, ainsi que par un Québécois, un certain Patrick Lacombe.

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Vous devriez voir les yeux de cette femme lorsqu’elle parle de ce qu’elle a vécu… On sent un mélange d’émotions. Comme si ces souvenirs qui remontent lui donnaient le goût de pleurer de tristesse, mais aussi de joie d’être encore en vie et de reconnaissance face à ceux qui l’ont aidé.

Patrick Lacombe est cet homme qui aurait entièrement payé la reconstruction de l’hôtel à son emplacement actuel, plusieurs dizaines de mètres plus haut à flanc de montagne, en organisant notamment une campagne de financement.

Ce serait grâce à lui que la femme a pu rapidement repartir en affaires, procédant à la reconstruction moins de trois mois après le désastre qui lui a coûté son gagne pain et qui a failli lui être fatal.

C’est spécial parce que aller au Darling View Point et être Québécois, c’est un peu se sentir soi-même sauveur, et ce, même si on n’a rien fait du tout. Mme Hampel a l’un de ses regards lorsqu’elle pose les yeux sur nous. Un regard d’admiration.

Alors que je m’apprêtais à quitter avec mes deux sacs à dos bien chargés, la propriétaire s’est empressée de sortir un cahier et m’a demandé d’y écrire un mot, comme l’ont fait plusieurs autres voyageurs. J’y ai composé quelques lignes en anglais et en français, question de nous faire honneur.

Une brève rencontre, mais qu’on pourrait aussi ajouter à la liste Des gens en or

Tout doux, l’éléphant!

Ce matin, le préposé de l’hôtel avait préparé deux paquets à notre attention. Deux paquets qui annonçaient nos deux activités pour notre dernière journée complète à Pai: un sac de bananes trop mûres depuis longtemps et un panier avec trois œufs.

D’abord, les bananes. Après l’avion, le taxi, le tuk-tuk, le bateau et l’autobus, j’ajoute un nouveau moyen de transport à ceux utilisés depuis le début du voyage: la ballade à dos d’éléphant.

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Nous avions réservé une excursion dans un camp d’éléphants situé tout près d’ici pour une randonnée de deux heures. Et je peux vous dire que quand est venu le temps de monter la bête féminine de 28 ans, j’ai un peu douté. C’est haut. C’est instable. Après quelques minutes, je me demandais comment j’allais pouvoir endurer ça pendant deux heures.

Heureusement, tout le monde a fini par gagner confiance. On a fait une longue balade dans la montagne alors que Madame s’arrêtait sans cesse pour se nourrir d’à peu près toute la végétation qui lui tombait sous la trompe. Sans blague, elle a dévasté une bonne partie de la forêt!! Haha!

Ensuite, on a tous fait une pause baignade dans la rivière. Madame s’est d’ailleurs fait un malin plaisir de se pencher d’un côté pour tous nous envoyer à l’eau! Pendant ce temps-là, moi je surveillais le guide qui avait de l’eau jusqu’à la moitié du torse et qui se baladait ma caméra photo en main. « Surveille ce que tu fais, gentil monsieur, et n’échappe surtout pas ça. »

Nous sommes finalement rentrés au camp et avons gavé notre gourmande des bananes soigneusement préparées. Tout s’est bien passé. Par contre, je peux vous dire que j’ai les jambes et les bras endoloris ce soir. Les jambes en raison de la position pendant la ballade et les bras à force de -trop- bien s’agripper.

Maintenant, les œufs. En après-midi, on a fait un tour aux sources thermales, aussi appelées « hot springs », de Pai. Des spas naturels, quoi. L’eau souterraine est chauffée par le magma de la Terre et remonte ensuite à la surface.

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Après Arenal au Costa Rica et Grenade en Espagne, c’était ma troisième expérience dans un endroit du genre et je dois avouer que ça reste toujours parmi les plus beaux souvenirs.

Alors, pourquoi les œufs? Les premiers bassins des sources thermales, en haut de la montagne, on une température de 176 degrés Farenheit. Inutile de dire qu’on ne s’y baigne pas… mais le parc propose d’y faire cuire des œufs! Simplement pour l’expérience.

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Plus on descend, moins l’eau est chaude. Je me suis finalement laissé tremper dans des bassins d’environ 95-97 degrés, ce qui est parfait. Une expérience unique dans ce décor puisque le parc a aménagé le strict minimum: on est vraiment en pleine nature et on se sent tel quel.

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Le fond des bassins n’est pas en ciment. C’est du sable et des roches. Ces roches sont d’ailleurs couvertes d’algues, ce qui rend les côtés particulièrement glissants. Vous devez vivre cela au moins une fois dans votre vie.

En plus, comme l’eau provient d’une source souterraine, elle est gorgée de minéraux qui sont bénéfiques pour le corps. Que des bienfaits.

On y a donc passé environ 2h30 avant de rentrer à l’hôtel et de relaxer un peu. Ce n’est pas facile la vie de vacanciers! 😉

Je me prépare une fois de plus à boucler le sac à dos et reprendre la route. Les prochaines heures seront d’ailleurs plutôt longues. On quitte Pai à 14h demain pour un retour vers Chiang Mai (vous savez, la fameuse route de la mort!). De là, on prendra un autre bus pour un trajet de neuf heures direction Bangkok. On y passera une journée avant de mettre le cap sur le sud. Jusqu’à maintenant, Pai demeure pour moi un coup de cœur parmi les villes visitées. Voici la vue du balcon de l’hôtel que je vous avais promis hier. Avouez que ça aide à aimer la ville!

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Faute d’accès Internet, il n’y aura pas de blogue demain, mais, qui sait, vous aurez peut-être une publication en double ce samedi.

En terminant, petit « fun fact » au sujet de la Thaïlande: ici on est en l’an 2556. Vive le calendrier bouddhiste! Ça donne un petit coup de vieux… Ici, j’ai donc 572 ans!!!

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Pai, un monde nouveau

Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être entré dans un monde nouveau. Je commence ce billet alors que je suis confortablement étendu dans un hamac, dans l’obscurité presque totale, avec pour seul bruit les insectes qui se répondent dans la forêt. C’est notamment ça, Pai.

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Ici, ce sont les montagnes. Que ces montagnes d’un vert éclatant et une végétation de type un peu jungle aussi.

Il a fallu mettre trois heures en provenance de Chiang Mai pour arriver à Pai dont deux heures au cours desquelles nous n’avons fait pratiquement que deux choses: monter et tourner sur une route avec des fossés incroyables. Et on ne parle pas ici de courbes, mais bien de virages qui pourraient bien remplacer l’épingle sur le circuit Gilles-Villeneuve. Il faut avoir le cœur solide!

D’autant plus que le chauffeur n’était pas trop du genre manœuvres dignes du Code de la sécurité routière québécoise. Bref, vous payer 4,50$ CAN, c’est pas mal moins cher qu’une journée à La Ronde et vous vivez des sensations semblables. Deal!

À un certain moment, j’ai même eu le goût de tapoter l’épaule du chauffeur: « Hey, monsieur. Vaut mieux arriver en retard que d’arriver en corbillard! » Me suis gardé une gêne.

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On s’est installés dans un joli hôtel à flanc de montagne, le Darling View Point… Et il porte bien son nom! Je vous montrerai demain la vue de notre balcon sur lequel je me trouve présentement. C’est une connaissance à nous, Sylvain, qui nous avait recommandé l’endroit. On le rejoindra d’ailleurs dans quelques jours puisqu’il habite Phuket.

La propriétaire du Darling View Point a été sauvée par un Québécois il y a quelques années.

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On passe donc les deux prochaines nuits ici. On a une chambre dans l’un des petits bungalows. D’ailleurs la propriétaire a nommé l’un des bungalows « Québec » en l’honneur de son sauveur.

En après-midi, nous nous sommes rendus aux chutes Mo Paeng, qui sont à quelques kilomètres de la ville. L’eau était plutôt fraîche (faut pas oublier qu’on est au nord ET en montagne) alors je me suis contenté de me tremper les pieds.

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On a aussi eu le temps de découvrir la ville un peu. C’est si différent de ce que j’ai vu jusqu’à maintenant en Thaïlande. C’est petit, mignon comme tout… J’adore!!! Sans doute ma ville préférée jusqu’à présent.

Je termine ce message en me disant que les Thaïs ont vraiment le cœur à la fête. Je vois encore, ici et là, quelques lanternes filer dans le ciel et j’entends aussi toujours des pétards exploser.

Pratiquement la moitié du voyage a passé. Pai est notre dernière destination avant de filer tout au sud pour, encore une fois, avoir droit à un tout autre monde…