1h40, mercredi, le réveil-matin retenti dans notre chambre d’hôtel. Pas facile, c’est seulement la deuxième nuit depuis le début du voyage que je dors bien. On se lève, s’habille et avale rapidement quelques chocolatines achetées la veille dans un dépanneur. Pas le choix, notre transport nous attend dans 20 minutes.
Arrivés à la réception, le chauffeur est là. Nous montons et la fourgonnette se met en marche dans les rues tranquilles (c’est possible, ça?) d’Ubud. Sur notre chemin, que des dizaines de chiens couchés au beau milieu de la route dans la noirceur totale.
Le chauffeur, peu bavard parce qu’il n’est pas très habile en anglais, se manifeste après 35 minutes. « You can see mount Batur », lâche-t-il, en nous montrant dans la nuit une grosse masse sombre à laquelle semble s’accrocher seulement quelques petits nuages. Le mont Batur, c’est ce volcan sur lequel on s’en va faire un trek en pleine nuit pour le plaisir d’aller voir le soleil se lever du haut de ses 1717 mètres. Oui, on est motivé comme ça, nous, les amoureux en lune de miel. Ok, c’est mon idée, mais l’Amoureuse a embarqué.
Le véhicule continue de rouler pendant une trentaine de minutes sur un chemin qu’on ne pourrait pas vraiment appeler « une route ». Je payerais cher pour être assis dans le « pick-up de compétition » du beau-frère. Puis, la fourgonnette s’arrête enfin à 3h25. Nous sommes perplexes. Alors qu’on s’attendait à voir un petit kiosque de départ de style « chalet des visiteurs » ou quelque chose comme ça, il n’y a là qu’un homme dans l’obscurité totale, assis sur un vieux banc de bois, lampe de poche en main. On a plus l’air de participer à une opération secrète qui va mal tourner. Cet homme, c’est celui qui va nous guider jusqu’au sommet du mont Batur, ce volcan toujours actif dont la dernière éruption remonte à 2000. On fait les présentations d’usage.
On nous remet chacun un bâton de randonnée, une lampe de poche et une bouteille d’eau puis, sans aucune autre indication, le guide nous lance: « Ready? » Ok! C’est tout? Ça a bien l’air que oui. On se met en route. Déjà, après à peine cinq minutes, ça monte (mais ça monte!!!) et on se dit que c’est juste un petit passage et qu’après ce sera mieux. Et bien non. Visiblement, on ne participe pas à un trek de débutant, loin de là. Au moins, on est chanceux, la météo est favorable. Alors qu’il a plu les dernières nuits, cette fois on a droit à la lune et au ciel étoilé. Je ne me serais pas vu faire ça à la pluie battante.
Nous sommes à la file indienne. Le guide d’abord, suivi de l’Amoureuse, puis je ferme la marche en recevant toute la poussière des deux autres. Un bout sur le roc, puis dans le sable qui croule sous nos pieds, les racines sorties de terre… Je ne me concentre que sur une chose: éclairer le sol et suivre les autres tout en trouvant mes points d’appui. Le guide tend la main à l’Amoureuse pour l’aider lors des bouts les plus difficiles puis, de temps à autres, nous lance un pourcentage: « 40%! ». Ça, c’est la part du chemin accompli. Parfois, on se dit qu’on n’arrivera probablement jamais. On s’arrête ici et là, dans un rare bout plat, pour quelques secondes de repos et boire une gorgée d’eau.
C’est finalement après 1h35, à 5h05, qu’on atteint le sommet dans l’obscurité alors que des premières lueurs orangées apparaissent au loin, derrière les autres montagnes, dont le mont Agung, cet autre volcan qui menace toujours d’exploser. D’autres randonneurs, qui ont emprunté des pistes différentes, sont déjà là. Le vent balaie la poussière qu’on reçoit en plein visage. On nous amène café et thé, puis notre guide nous apporte notre déjeuner: des sandwichs aux bananes, des œufs à la coque, des bananes, puis un ajout spécial… des petites gaufrettes au chocolat. Les œufs et les bananes pour les sandwichs ont été cuits à même la vapeur du volcan qu’on voit s’échapper en quelques endroits. Original!
Il fait de plus en plus clair. Le soleil est sur le point de se lever, tout le monde se prépare à prendre LA photo tant attendue. Puis, le spectacle commence. La lumière jaillit sur tout ce monde qui apparaît soudain autour de nous.
Les nuages un peu plus bas, les cratères du volcan, les coulées de lave d’anciennes éruptions, le magnifique lac Batur qui est à nos pieds… On peut aussi apercevoir un filet de fumée blanche s’échapper du mont Agung. De toute beauté!
Notre guide prend le temps de faire un panorama avec nous, de nous expliquer tout ce qu’on voit. Il nous amène quelques mètres plus bas respirer le « souffle » du volcan; cette vapeur qui s’échappe de ses tripes. On prend des dizaines de photos, bien sûr, mais on prend surtout le temps de vivre le moment présent. Le guide ne nous presse pas.
Vient ensuite le moment que je redoute: la descente. Pour moi, l’ascension était plus « facile ». Exigeante, certainement, mais je ne voyais rien autour de moi, je n’avais qu’à me concentrer à suivre. Maintenant, je vais être confronté au déséquilibre, au vertige… Finalement, tout s’est bien passé. À un certain moment, dans le sable mou, j’avais l’impression de faire du ski: pique avec le bâton, glisse, pique, glisse…
Recouverts de poussière, nous sommes remontés dans la même fourgonnette qu’il y a quelques heures plus tôt, faisant le chemin inverse. Nous sommes rentrés à l’hôtel à 10h15. Alors que la journée des autres commençait, la nôtre était faite. On a passé le reste de la journée à la piscine. Reste à voir ce que diront nos muscles demain. Chose certaine, les courbatures auront valu la peine…
- Le guide nous a raconté que deux athlètes ont déjà fait l’aller-retour de la base au sommet du mont Batur en à peine 50 minutes. C’est peut-être mon orgueil, mais j’ai de la misère à y croire!
Excursion privée sur le mont Batur pour le lever du soleil:
- 110$ / personne, réservée en ligne sur Viator.
- Transport aller-retour, bouteille d’eau et petit déjeuner inclus.
C’est vraiment une occasion unique pour vous de voir un beau levé de soleil!
Très belles photos!!
Tout un défi! Bravo! Une excursion qui en vaut la peine et que vous allez être fiers d’en reparler dans le futur. Voilà une bonne raison de se garder en forme en tout temps. Merci d’avoir partagé ce moment magique. xxx